Des annulations de dettes publiques par la BCE : lançons le débat

Baptiste Bridonneau (ancien étudiant du master, doctorant) & Laurence Scialom (enseignante et responsable du master) avancent quelques propositions pour que la gestion de la crise sanitaire n’enterre pas l’impératif de reconversion écologique de nos économies, que l’urgence de court-terme n’anéantisse pas la volonté de préserver une planète vivable pour l’espèce humaine à plus long terme. L’une des mesures envisagées, l’annulation de dettes publiques par la BCE, conditionnée à des investissements dans la transition écologique, peut paraître iconoclaste tant les questions relatives à la monnaie semblent parfois relever de la croyance religieuse, et tant le dogme de la non-monétisation des déficits publics par la banque centrale est ancré. Cette note propose de montrer que non seulement cette proposition est efficace économiquement, mais qu’elle est réalisable juridiquement et pallie aux carences institutionnelles de la zone euro, c’est-à-dire à l’absence de budget fédéral. Par ailleurs, la conditionnalité liée à la conversion écologique des économies pourrait même redonner un souffle au projet européen, actuellement miné par les blocages au niveau intergouvernemental, quant au niveau de solidarité requis face aux conséquences financières de la crise sanitaire. Pour les citoyens européens, le projet écologique transcende les frontières et permet de reprendre la main sur un futur commun. La conditionnalité proposée appuie le projet de lutte contre le réchauffement climatique, annoncé comme une priorité de la nouvelle Commission.

Note terra Nova http://tnova.fr/system/contents/files/000/001/982/original/Terra-Nova_Cycle-Covid19_Des-annulations-de-dettes-par-la-bce_170420—.pdf?1587132547

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